Mensuel Aout 2024 - Analyse & stratégie d’investissement
- warren u
- 1 sept. 2024
- 4 min de lecture
Analyse des marchés – Aout 2024
Le mois d’août a été mouvementé sur les marchés. Après une période de faiblesse début août, les marchés actions ont récupéré une bonne partie de leur perte en seconde partie de mois. Notre expert, Alexandre Gauthy, analyse les tendances sur les marchés en août 2024.
Aux États-Unis, les trois principaux indices ont connu un mois contrasté. Le S&P 500 a légèrement augmenté de 1,5 % sur le mois, principalement soutenu par les performances des grandes entreprises technologiques. Le Nasdaq a affiché un gain de 2,3 %, stimulé par des prévisions optimistes sur la croissance des bénéfices des sociétés de semi-conducteurs et d'intelligence artificielle. Cependant, le Dow Jones a terminé le mois en baisse de 0,7 %, en raison des inquiétudes dans les secteurs industriel et bancaire, où les perspectives économiques et les pertes sur les prêts ont commencé à peser sur la confiance des investisseurs.
En Europe, les marchés boursiers ont connu des variations modestes. Le DAX allemand a clôturé le mois avec une hausse de 0,8 %, grâce à une stabilisation du secteur manufacturier. Le CAC 40 français a perdu 0,4 %, les craintes sur les risques du marché immobilier pesant sur les valeurs financières. Les conditions financières strictes et la faiblesse de la demande de prêts ont limité les perspectives de croissance, en particulier pour les banques et les entreprises exposées à des niveaux élevés de dette.
Actions US et Europe :
L’euphorie des derniers mois a laissé place à un mouvement de panique en début de mois d’août. Certains indices ont baissé de 10 % en l’espace de quelques jours à la suite de craintes liées à la santé de l’économie américaine qui ont refait surface après la publication d’un rapport de l’emploi de juillet décevant. Ce dernier faisait état d’une augmentation du taux de chômage. Ce rapport de l’emploi s’ajoute à des chiffres faibles du secteur manufacturier. Le deuxième responsable de la correction boursière est le yen japonais qui s’est renforcé après que la banque centrale du Japon a augmenté par surprise ses taux d’intérêt fin juillet.
Les marchés ont ensuite rebondi lorsque la Banque centrale du Japon a écarté la possibilité d’autres hausses de taux tant que les marchés restaient instables, et grâce à la publication de certains chiffres économiques aux Etats-Unis qui ont calmé les craintes de récession.
Le contexte s’améliorait également sur le front de l’inflation et de la politique monétaire américaine. Les chiffres d’inflation du mois de juillet étaient conformes aux attentes, et signalaient une détente continue des pressions inflationnistes. Un évènement marquant du mois a été l’intervention de J. Powell à la réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole. Le président de la Fed a souligné que le refroidissement des conditions du marché du travail était indéniable et que la Fed ne cherchait pas de nouvelle détérioration du marché du travail. Reconnaissant les risques d'une nouvelle hausse du taux de chômage, le président de la Fed a déclaré que la banque centrale ferait tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir un marché du travail fort.
Taux d'intérêt :
L’évènement du mois a été la réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole. J. Powell a envoyé un signal clair que la Fed n’accueillerait pas favorablement une détérioration supplémentaire du marché du travail. Alors qu’une première baisse de taux en septembre est entièrement assimilée, toute la question est de savoir si la Fed va baisser les taux de 0,25 % ou de 0,50 %. L’ampleur du mouvement dépendra des données économiques qui seront publiées d’ici là, dont le rapport de l’emploi du mois d’août qui sera décisif.
Obligations :
Les marchés obligataires ont inscrit des performances positives en août en raison de la baisse des taux d’intérêt à long terme. En effet, les craintes grandissantes de récession ainsi que la posture plus conciliante de la Réserve fédérale ont fait chuter les rendements obligataires. La baisse des rendements a été plus conséquente en début de mois aux Etats-Unis qu’en zone euro. En zone euro, l’inflation des services reste trop élevée, ce qui tempère les attentes des marchés en ce qui concerne les baisses de taux futures de la Banque centrale européenne.
Matières premières :
Les prix du pétrole ont connu une hausse de 4 % en août, les craintes concernant l'approvisionnement mondial étant exacerbées par la prolongation des réductions de production par l'OPEP+. Le baril de Brent a terminé le mois autour de 88 dollars, les inquiétudes liées à une baisse des stocks aux États-Unis et aux tensions géopolitiques dans le Golfe ayant entraîné une pression à la hausse sur les prix. Le gaz naturel a également enregistré une augmentation significative, alimentée par des prévisions météorologiques indiquant un hiver plus froid que la moyenne, ce qui a poussé les investisseurs à parier sur une hausse de la demande.
Les métaux précieux, notamment l'or, ont progressé en août. L'or a augmenté de 3 % pour atteindre 1980 dollars l'once, les investisseurs cherchant des actifs refuges face à l'incertitude géopolitique croissante et aux fluctuations des marchés boursiers.
Conclusion et stratégie d'investissement :
La résilience des marchés boursiers au cours du mois d'août repose en grande partie sur les attentes d'un atterrissage en douceur de l'économie mondiale. Cependant, les risques restent élevés : une escalade du conflit en Ukraine, une reprise plus forte que prévue de l'inflation ou une surprise négative sur le marché de l'emploi américain pourraient entraîner un ajustement désordonné des prix des actifs.
Les banques, malgré des marges de prêt encore favorables, commencent à ressentir l'impact des pertes sur prêts en augmentation. Le marché immobilier reste un sujet de préoccupation, notamment en Europe, où les baisses de valeur des biens résidentiels et commerciaux augmentent les risques pour les institutions financières. En outre, la diminution rapide de la demande de prêts continue de peser sur les perspectives de croissance.
En résumé, août 2024 a été marqué par une certaine résilience des marchés boursiers face à un environnement macroéconomique complexe et des tensions géopolitiques persistantes. Toutefois, les risques de dégradation économique, en particulier dans le secteur de l'immobilier et du crédit, restent un facteur important de préoccupation pour les mois à venir.






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