Mensuel Novembre 25 - Analyse des marchés boursiers & stratégie d’investissement
- Patriot Holding Israel
- 1 déc.
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Dernière mise à jour : 2 déc.
Analyse des marchés – Novembre 2025
En novembre 2025, l'activité sur les marchés financiers mondiaux a été dominée par une succession de prises de bénéfices et de rachats tactiques, aboutissant à un équilibrage des forces plutôt qu'à une divergence significative. D’un côté, les indices actions ont montré des signes d’essoufflement, en particulier sur la thématique IA, avec un Nasdaq100 en recul d’environ -1,5 % alors que le S&P 500 termine le mois proche de 0 avec une perforamce negative de -0,16%.
En parallèle, les anticipations de baisse de taux de la Fed dès le 10 décembre se sont imposées comme le principal catalyseur, entraînant un repli des rendements obligataires et un retour en force des valeurs refuges, en premier lieu l’or, qui flirte avec de nouveaux records historiques (4 381) au-delà de 4 200 USD.
En Europe, de juin à la mi-octobre, le CAC 40 est resté globalement stable, évoluant sans véritable tendance marquée. Cette période de surplace traduisait une certaine prudence des investisseurs, dans un contexte de visibilité limitée sur les perspectives économiques. En octobre, l’indice a été animé par plusieurs événements notables, notamment les résultats solides publiés par LVMH, qui ont ravivé la confiance dans le secteur du luxe, ainsi que les déclarations de Lecornu, ayant contribué à la dynamique du marché. Enfin, en novembre, l’annonce par Donald Trump d’une potentielle paix a soutenu le moral des investisseurs et permis au CAC 40 de faire du sur-place, à l’image de sa politique.
En Israël, l’indice TA-35 a inscrit un nouveau plus-haut historique à plus de 3 425 points. Il affiche une progression mensuelle de 4,66 %, portant sa performance depuis le début de l’année à plus de 40 %. Cette hausse est principalement portée par les secteurs bancaire et technologique, soutenus par d’excellents résultats au dernier trimestre.

1. Macroéconomie & banques centrales
1.1. États-Unis : croissance résiliente, visibilité statistique limitée
Le mois de novembre a été marqué par une situation inhabituelle :
Le rapport CPI d’octobre et les chiffres officiels de l’emploi ont été annulés en raison du shutdown fédéral, les données devant être partiellement rattrapées mi-décembre.
Résultat : les investisseurs ont dû piloter « à vue », en se basant sur des indicateurs privés, le Beige Book et les chiffres partiels de consommation.
Les signaux convergent vers un atterrissage en douceur :
Activité toujours positive mais en décélération.
Marché de l’emploi moins tendu, mais sans rupture (AI EFFECTS).
Une consommation qui reste solide, avec des ventes en ligne record pour le Black Friday (plus de 11,8 Mds USD, +9 % sur un an), même si le lien avec la croissance de long terme reste limité.
1.2. Fed : le « Fed Put » est de retour
L’élément clé du mois, c’est le re-pricing violent des anticipations de taux :
Les contrats à terme sur Fed Funds intègrent désormais autour de 80–85 % de probabilité d’une baisse de 25 pb le 10 décembre, contre environ 30 % quelques jours auparavant...
Dans ce contexte, le rendement du Treasury 10 ans est repassé autour de 4,0 %, contre 3,93 % en Octobre.
Le marché a clairement interprété ce pivot comme un filet de sécurité sous les actifs risqués : chaque consolidation un peu marquée sur les actions a été utilisée pour se re-positionner, en particulier sur les valeurs « quality growth » et les thématiques IA… malgré des valorisations déjà extrêmement exigeantes.
1.3. Zone euro : inflation quasi à cible, croissance molle
En Europe, le tableau est plus classique :
L’inflation annuelle de la zone euro recule vers 2,1 %, quasiment sur l’objectif de la BCE.
Les dernières estimations pointent vers une croissance trimestrielle d’environ +0,2 % au T3 2025, confirmant un scénario de « croissance molle » plutôt que de récession.
Dans ce contexte, la BCE maintient une posture de pause après plusieurs baisses de taux successives. Le taux de dépôt reste au-dessus des taux directeurs américains, ce qui soutient l’euro et limite la baisse des rendements longs européens.
2. Marchés actions
2.1. États-Unis : rebond de fin de mois, mais fatigue sur la thématique IA
Sur l’ensemble du mois de novembre :
S&P 500 : légère baisse (-0,16 %).
Dow Jones : performance similaire, symbole d’une rotation vers des valeurs plus « value ».
Nasdaq 100 : recul d’environ -1,5 %, pénalisé par les prises de bénéfices sur les leaders de l’IA de la tech et une legere rotation technologique.
Les séances de fin de mois, raccourcies par Thanksgiving, ont permis d’effacer la plupart des pertes accumulées mi-novembre. Le thème central :
Le marché commence à douter de la durabilité du rally IA,
Sans pour autant abandonner la thématique, mais en cherchant des bénéficiaires secondaires.
Rotation au sein de la Tech
Alphabet fait partie des rares grandes valeurs technologiques en nette hausse sur le mois (environ +13/14 %), portée par les annonces autour de Gemini 3 et par la communication sur ses TPU de nouvelle génération. Dans le sillage, Broadcom profite directement de ce mouvement (le titre a bondi de plus de 10 % sur la fin du mois) grace a la mise en avant du partenariat autour des TPU d’Alphabet et la révision à la hausse des attentes de revenus IA.
À l’inverse, des poids lourds comme Nvidia ont corrigé, le marché s’interrogeant de plus en plus sur la formation possible d’une bulle IA après une séquence de hausses quasi ininterrompue depuis 2023 (situation paradoxale, illustrée par la forte progression en Bourse de deux entreprises liées à l’intelligence artificielle)
Globalement, la breadth reste fragile : une minorité de mégacaps continue de tracter les indices, tandis que le reste du marché affiche des performances plus neutres.
2.2. Europe : cinquième mois de hausse
En Europe :
Le Stoxx Europe 600 enchaîne un cinquième mois consécutif de progression, soutenu par le recul de l’inflation et par la perspective d’un cycle de baisse de taux plus graduel qu’aux États-Unis.
Les secteurs banques, luxe et industriel ont surperformé, aidés par la normalisation progressive de la prime de risque européenne.
3. Taux & crédit
3.1. Obligations souveraines
États-Unis : le 10 ans oscille désormais autour de 4,0 %, en baisse par rapport aux pics de début d’automne, dans un environnement où le marché price clairement un début de cycle de détente monétaire.
Zone euro : les taux longs refluent légèrement, la BCE ayant clairement signalé une pause, mais restent au-dessus de 2,5 % sur le Bund 10 ans, ce qui laisse un portage toujours attractif pour les obligations Investment Grade en euro.
3.2. Obligations corporates
La recherche de rendement reste très présente :
Le segment Investment Grade demeure bien soutenu, avec des spreads proches de leurs plus bas depuis 2019.
Sur le High Yield, les spreads se sont très légèrement écartés en fin de mois, reflétant la nervosité autour des valorisations actions et la hausse potentielle des défauts en 2026, mais sans stress systémique pour l’instant.
4. Matières premières
4.1. Énergie : OPEP+ privilégie la stabilité, pétrole encadré autour de 60$
Le mois de novembre a été dominé par l’attente (et finalement la confirmation) de la décision d’OPEP+ de maintenir les niveaux de production actuels jusqu’à fin T1 2026, après plusieurs mois de hausse graduelle de l’offre.
Conséquences sur les prix : WTI : proche de 59 USD, légèrement négatif sur le mois (-2/-3 %), dans un contexte de crainte de sur-offre pour 2026.
Sur le plan géopolitique :
Les sanctions renforcées sur le pétrole russe commencent à produire leurs effets, avec des revenus pétroliers russes tombés à un plus bas de 2,5 ans et un élargissement des décotes sur le brut Urals.
Les attaques sur les infrastructures (ports, pipelines, terminaux en mer Noire) rappellent que le risque sur l’offre peut rapidement refaire surface.
4.2. Métaux : or record, argent sous les projecteurs
Or :
L’once progresse d’environ +6,5 % sur le mois de novembre, et s’échange désormais au-delà de 4 200 USD, proche d’un record historique.
Le moteur principal reste la combinaison baisse des taux réels + incertitudes politiques + choc de confiance lié au shutdown américain + confrotation directe avec le Venezuela.
Argent :
L’once teste plusieurs fois la zone des 53–54 USD,
Les grandes maisons maintiennent des objectifs ambitieux autour de 60 USD l’once à l’horizon 2026.
5. Géopolitique
5.1. Russie – Ukraine : vers un cadre de négociation ?
Les marchés ont suivi de près :
Les discussions de paix pilotées par Washington, avec un document cadre en plusieurs points remis à l’Ukraine lors d’une rencontre en Floride, et la perspective de discussions avec la Russie dans les semaines à venir.
Pour l’instant, les investisseurs intègrent un scénario de statu quo amélioré plutôt qu’une paix rapide.
5. Israël – TA-125 & marché obligataire local
5.1. Actions israéliennes : nouveaux records, mais prudence
L'indice TA-35 a affiché une solide performance de 4,66 % en novembre 2025, ignorant la prudence mondiale (+40% en 2025!) . Ce rallye fut sélectif : il a été entièrement tiré par la Finance (marge confortable) et la Technologie (valorisation dopée par l'anticipation des baisses de taux). À l'inverse, les valeurs dépendant de la consommation intérieure, comme l'Immobilier et la Grande Distribution, ont nettement sous-performé. Elles sont restées freinées par la prudence des ménages et la lenteur du rebond de la demande locale, soulignant une reprise économique à deux vitesses.
5.2. Obligations israéliennes : portage attractif
Le rendement du 10 ans israélien gravite autour de 3,9–4,0 %, relativement stable sur le mois de novembre.
Les émissions souveraines récentes offrent des rendements bruts autour de 4,7–5 % sur des maturités intermédiaires/larges.
7. Stratégie d’investissement – Patriot Holding Israël
(Analyse générale, ne constituant pas un conseil en investissement personnalisé)
Israël : Le mois dernier j'ecrivais ces lignes : "Nous privilégions une sous-pondération (apres des records) des actions israéliennes, compte tenu d'un possible ROUND 2 avec l’Iran .. En revanche, nous renforçons notre exposition aux obligations locales, profitant des nouvelles émissions attractives qui offrent un rendement intéressant avec un profil de risque contenu."
C'est le contraire qui s'est pourtant produit : baisse des obligations et surperformance des actions israéliennes. MAIS Je maintiens mes positions et reste prudent, car la menace iranienne plane toujours.
États-Unis : Une petite porte d’entrée vient de s’entrouvrir et des opportunités s’offrent à nous. Mais attention aux couteaux qui tombent : il faut rester sélectifs et s’appuyer sur l’expérience de marché. La bulle de l’IA va-t-elle vraiment exploser ? Après tout, à chaque fois qu’on crie au loup en Bourse, il tarde a venir …
Pétrole WTI : Un point d’entrée intéressant se situe autour de 54/50 $, avec une recommandation d’achat. Une éventuelle escalade militaire entre Israël et l’Iran pourrait déclencher un rebond rapide et marqué des prix, offrant une fenêtre tactique à court terme.






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