Mensuel Avril 25 - Analyse & stratégie d’investissement
- warren u
- il y a 7 jours
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Dernière mise à jour : il y a 2 jours
Analyse des marchés – Avril 2025
Quel mois d’avril ! Un épisode qui restera sans doute gravé dans les annales boursières.Avril 2025 aura été sanguinaire pour les marchés, notamment pour les vendeurs à découvert, qui ont pu engranger de belles plus-values… avant d’être pris de court par un retour en V aussi brutal qu’inattendu.

Ce rebond fulgurant a surpris nombre d’investisseurs positionnés à la baisse. Dans ce contexte, Donald Trump a soufflé le chaud et le froid sur les marchés, jouant habilement avec les nerfs des opérateurs, notamment à travers ses déclarations sur les droits de douane vis-à-vis de la Chine.
La fin du mois s’est apaisée avec un assouplissement apparent de la position américaine sur les tarifs douaniers, ce qui a ramené un certain calme sur les places financières. Mais nous restons encore éloignés des plus hauts de 2024, et la prudence demeure de mise dans un environnement aussi volatil.
Actions US et Europe :
Le principal indice boursier américain a enregistré une baisse supplémentaire en avril. Le S&P 500 a reculé de "seulement" -0.76% sur le mois (-11% au plus bas 8 avril 2025), portant sa perte depuis le début de l’année à environ -5.3%. Le Nasdaq, a quant lui repris de poil de la bete et termine le mois de maniere positive a +1.38% !
Tarifs douaniers : L’annonce par le président Trump, le 2 avril, de tarifs « réciproques » de 10 % sur presque toutes les importations, avec des taux plus élevés sur la Chine (20 %), le Mexique et le Canada (25 %), a provoqué une vente massive, surnommée deja le « krach boursier de 2025 » . Le 9 avril, une pause de 90 jours sur de nombreux tarifs, à l’exception de ceux sur la Chine, a déclenché un rebond spectaculaire, le S&P 500 enregistrant sa meilleure journée depuis 2008 avec une hausse de 6 %.
Ralentissement économique : La publication, le 30 avril, d’une contraction du PIB américain de 0,3 % au premier trimestre (contre une croissance de 2,4 % au trimestre précédent) a ravivé les craintes de récession.
Inflation persistante : L’inflation core PCE s’est maintenue à 2,9%, limitant les espoirs de baisse des taux par la Réserve fédérale (FED).
Résultats d’entreprises : La saison des résultats du premier trimestre a été mitigée, avec seulement 12 % des entreprises du S&P 500 ayant publié leurs résultats au 17 avril. Bien que l’indice ait affiché une croissance des bénéfices sur un an pour le septième trimestre consécutif, le pourcentage de surprises positives et l’ampleur des dépassements étaient inférieurs aux moyennes récentes. Les grandes entreprises technologiques, comme Apple et Microsoft, ont probablement soutenu le Nasdaq grâce à des résultats supérieurs aux attentes.
Les données spécifiques sur les performances des indices européens en avril 2025 sont limitées dans les sources consultées. Cependant, les marchés européens, tels que le DAX allemand et le CAC 40 français, ont probablement été influencés par les mêmes facteurs globaux, notamment les tensions commerciales et les incertitudes économiques. La zone euro a vu son PMI composite s’améliorer légèrement à 50,9 en avril, signalant une croissance modeste mais fragile. Les représailles commerciales de la Chine et du Canada, en réponse aux tarifs américains, ont affecté les exportateurs européens, tandis que les espoirs d’une désescalade du conflit russo-ukrainien, bien que stagnants, ont offert un certain soutien aux secteurs industriels et cycliques.
FED Aucune réunion du FOMC n’a eu lieu en avril 2025, la prochaine étant prévue pour les 6-7 mai. Cependant, les minutes de la réunion de mars, publiées le 9 avril, ont révélé les préoccupations des responsables de la Fed concernant une inflation persistante et un ralentissement de la croissance, exacerbés par les tarifs douaniers. Les taux d’intérêt sont restés dans la fourchette de 4,25-4,50 %, et les marchés n’anticipent pas de baisse avant septembre 2025, en raison des pressions inflationnistes liées aux politiques commerciales.
BCE Les informations sur les actions de la BCE en avril 2025 sont limitées. Cependant, le PMI composite de la zone euro s’est amélioré à 50,9, suggérant une croissance modeste. La BCE a probablement maintenu une approche prudente, surveillant les répercussions des tarifs américains sur les exportations européennes.
Obligations :
Le marché des obligations corporatives américaines a reflété un environnement prudent. Les obligations investment grade (IG) ont vu leurs spreads se resserrer légèrement à 85 points de base (bps) fin avril, contre 87 bps fin mars, avec des rendements moyens à 5,15 %. Les émissions IG ont chuté à 40 milliards USD, indiquant une frilosité des émetteurs. Le segment high yield (HY) a montré des tensions, avec des spreads élargis à 350 bps et des rendements à 8,0 %, reflétant une aversion au risque accrue, notamment pour les émetteurs exposés aux secteurs de la consommation discrétionnaire et de la technologie.
Geopolitique :
Moyen-Orient : Les violences à Gaza se sont intensifiées, avec des frappes israéliennes continues. L’Iran a maintenu une posture défensive, alimentant les craintes de sanctions pétrolières renforcées.
Tarifs douaniers : Les tensions commerciales se sont accrues, avec des contre-tarifs chinois et canadiens perturbant les exportations européennes et américaines.
Russie-Ukraine : Les pourparlers de paix ont piétiné, maintenant une pression sur les marchés énergétiques européens.
Matières premières :
Pétrole : Le WTI a chuté d’environ 70 USD à 58 USD par baril en avril, soit une baisse d’environ 17 %, en raison d’une offre américaine robuste (politique « Drill Baby Drill ») et d’une demande mondiale tiède. Le Brent a suivi une tendance similaire, tombant à environ 61 USD. L’OPEP+ a maintenu ses quotas pour éviter une surabondance, mais les perturbations potentielles dans le Golfe ont été compensées par des flux alternatifs. La chute des prix a lourdement pesé sur le secteur énergétique, comme en témoigne la performance sectorielle.
Or : L’once d’or a progressé d’environ 4,7 %, passant de 288,14 USD (via l’ETF GLD) fin mars à 301,69 USD fin avril. Cette hausse est attribuée à son statut de valeur refuge dans un contexte de volatilité boursière, de craintes inflationnistes liées aux tarifs, et de tensions géopolitiques. Le prix a atteint un pic de 3 499,88 USD le 22 avril, avant de se stabiliser autour de 3 200 USD fin avril.
Conclusion et stratégie d'investissement :
Avril 2025 a été un mois de défis pour les marchés financiers, marqué par une volatilité élevée et des performances contrastées. Les incertitudes liées aux tarifs douaniers, combinées à un ralentissement économique et à des tensions géopolitiques, ont pesé sur les indices boursiers, à l’exception du Nasdaq, qui a bénéficié de la résilience du secteur technologique. Le secteur de l’énergie a été le plus durement touché, tandis que l’or a consolidé son rôle de valeur refuge. À l’avenir, les investisseurs surveilleront de près les développements commerciaux, les données économiques et les décisions de politique monétaire pour naviguer dans cet environnement incertain. Dans ce contexte, nous préconisons une approche plus défensive, privilégiant à la fois des valeurs refuges (or, VIX, Berkshire Hathaway, etc.) et le secteur de la défense (Lockheed Martin, Northrop Grumman, Elbit Systems, Dassault, etc.). Cette stratégie vise à anticiper d’éventuelles escalades géopolitiques, comme une hypothétique attaque israélo-américaine contre des bases nucléaires iraniennes.
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