Mensuel Fevrier 25 - Analyse & stratégie d’investissement
- Patriot Holding Israel
- 28 févr.
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Dernière mise à jour : 2 avr.
Analyse des marchés – Fevrier 2025
Février 2025 a été un mois de volatilité et de correction sur les marchés financiers, marqué par une montée des incertitudes géopolitiques et économiques. Aux États-Unis, les craintes d’une combinaison d'une croissance économique ralentie et une inflation persistante – ont pesé sur les marchés actions, tandis qu’en Europe, une relative résilience a été observée malgré des défis similaires (possible paix Ukraine-Russie). Sur le plan géopolitique, l’escalade des tensions au Moyen-Orient, notamment entre Israël et Gaza, ainsi que les menaces de nouvelles sanctions contre l’Iran, ont accentué les préoccupations sur la stabilité énergétique. Parallèlement, les annonces de tarifs douaniers par l’administration Trump ont ajouté une couche d’incertitude, affectant les attentes des investisseurs. Dans ce contexte, février a été un mois de réévaluation des risques, avec une aversion croissante au risque dominant les décisions d’investissement.

Actions US et Europe :
Le S&P 500 (SPX) a enregistré une perte de -1,424 % en février 2025, effaçant une partie des gains accumulés en début d’année. Cette baisse a été alimentée par des données économiques mitigées, notamment un rapport CPI plus élevé que prévu en janvier (publié en février) et une chute de la confiance des consommateurs (indice Conference Board tombant à 98,3, le plus bas depuis juillet 2024). Le Dow Jones Industrial Average (DJI) a reculé de -2 %, affecté par des valeurs comme Walmart (-6 % mi-février après un outlook décevant). Le NASDAQ-100 a subi une correction plus sévère de -5 %, plombé par une prise de bénéfices dans les valeurs technologiques, notamment Nvidia (-8 % après des résultats mitigés le 27 février). Les « Magnificent 7 » ont montré des signes de faiblesse, avec des valorisations élevées suscitant des inquiétudes.
Le DAX allemand a limité ses pertes à -0,5 %, soutenu par des résultats d’entreprises robustes, mais freiné par les incertitudes sur les approvisionnements énergétiques liées au Moyen-Orient. L’Euro Stoxx 50 (SX5E) a baissé de -1 %, reflétant une prudence face aux tensions géopolitiques et aux pressions inflationnistes persistantes dans les services. Le CAC 40 français a perdu -0,51 %, malgré la solidité des secteurs énergie et finance, qui ont amorti le choc. Février a marqué une pause dans la dynamique haussière observée en janvier, les investisseurs adoptant une approche plus défensive.
Taux d'intérêt :
États-Unis -
La Réserve fédérale a maintenu ses taux à 4,25-4,50 % lors de sa réunion de février, adoptant une stance prudente face à une inflation core PCE à 2,6 % (données de janvier publiées en février) et des pressions inflationnistes liées aux tarifs douaniers de Trump (10 % sur la Chine effectifs en février). Les marchés ont ajusté leurs attentes, ne prévoyant qu’une seule baisse de 25 points de base d’ici septembre 2025 (selon le CME FedWatch).
Europe -
La BCE a laissé ses taux à 3,25 %, malgré un PMI composite de février à 50,2, signalant une croissance atone. L’inflation core dans les services (3,5 %) a dissuadé toute détente monétaire, les décideurs surveillant l’impact potentiel des prix de l’énergie sur l’économie de la zone euro.
Obligations :
En février 2025, les obligations corporatives américaines ont continué d’attirer l’attention des investisseurs malgré un environnement marqué par la volatilité. Les spreads de crédit sur les obligations investment grade (IG) sont restés serrés, oscillant autour de 82 bps début février avant de s’élargir légèrement à 85 bps fin février, reflétant une prudence croissante face aux incertitudes géopolitiques et aux tarifs douaniers de Trump. Les rendements des obligations corporatives IG ont suivi une trajectoire proche des Treasuries, avec un yield-to-worst moyen de 5,25 % fin février (basé sur le Bloomberg U.S. Corporate Bond Index), en légère baisse par rapport à 5,33 % début janvier, grâce à une anticipation d’assouplissement monétaire à moyen terme. Les obligations high yield (HY) ont offert des rendements plus élevés, autour de 7,5 %, mais ont vu leurs spreads s’écarter davantage (de 310 bps à 325 bps), signalant une aversion au risque accrue.
Le marché des levées de fonds par les sociétés cotées américaines a été robuste en février 2025, bien que légèrement en retrait par rapport à janvier. Après un début d’année record avec près de 65 milliards USD levés en une semaine en janvier , février a vu une activité estimée à 50-55 milliards USD d’émissions de nouvelles obligations corporatives (données extrapolées de SIFMA et Goldman Sachs). Cette vigueur s’explique par des conditions de financement encore favorables et une ruée des entreprises pour verrouiller des taux avant une potentielle hausse des coûts d’emprunt liée aux politiques tarifaires. Par exemple, des blue chips comme Apple et Verizon ont profité de la demande pour refinancer des dettes à des taux compétitifs, tandis que des secteurs comme l’énergie et la finance ont dominé les émissions IG. Cependant, le segment high yield a montré des signes de ralentissement, avec une baisse de l’appétit des investisseurs pour les émetteurs plus risqués, notamment dans le retail et la technologie, affectés par les menaces de tariffs.
Geopolitique :
Février 2025 a été marqué par des développements géopolitiques majeurs :
Tensions au Moyen-Orient : Les violences entre Israël et Gaza se sont intensifiées, avec des frappes perturbant les routes commerciales régionales. L’Iran a accéléré son programme nucléaire, provoquant des menaces de sanctions accrues, ce qui a alimenté les craintes sur les prix du pétrole.
Cessez-le-feu précaire : L’accord Israël-Hezbollah a tenu, mais des incidents mineurs ont fragilisé la confiance dans sa pérennité.
Tarifs douaniers : Trump a imposé des tarifs de 10 % sur la Chine début février, tout en retardant ceux sur le Mexique et le Canada (25 %) à mars, créant une incertitude persistante sur le commerce mondial.
OPEP+ : Le cartel a maintenu ses quotas de production, malgré les tensions, pour stabiliser les cours face à une offre américaine croissante.
Ces facteurs ont accru la volatilité, les investisseurs scrutant les risques énergétiques et commerciaux..
Matières premières :
Pétrole : Le WTI a grimpé de 3 % en février, atteignant 80 USD, porté par les tensions au Moyen-Orient, bien que l’offre accrue des États-Unis (politique « Drill Baby Drill ») ait plafonné les gains. Le Brent a suivi une tendance similaire, oscillant autour de 83 USD.
Or : L’once d’or a bondi à 2 895,9 USD fin février (+34,7 USD sur le mois), profitant d’un regain d’intérêt pour les valeurs refuges face à l’instabilité géopolitique et boursière.
Conclusion et stratégie d'investissement :
Février 2025 a été un mois de transition, marqué par des corrections sur les marchés actions, une montée de l’aversion au risque et une résilience relative des valeurs refuges comme l’or. Les incertitudes géopolitiques et les politiques commerciales de Trump ont dominé le sentiment, incitant à une gestion prudente et diversifiée des portefeuilles.
Nous préconisons de maintenir une allocation prudente, en privilégiant la qualité (tant en actions dites solides qu’en obligations), tout en conservant une diversification suffisante pour naviguer dans un environnement où la volatilité reste omniprésente et les catalyseurs de marché peuvent changer rapidement.






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