Mensuel Mai 25 - Analyse & stratégie d’investissement
- Patriot Holding Israel
- 5 juin
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 juin
Analyse des marchés – Mai 2025
Mai 2025 a marqué un retour en force des marchés financiers, enregistrant leur meilleure performance mensuelle depuis des décennies. Le S&P 500 a bondi de 6,15%, tandis que le Nasdaq a affiché (+9.04%) sa plus forte hausse pour un mois de mai depuis 1997. Ce rally a été alimenté par une pause de 90 jours dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, annoncée le 12 mai, avec une réduction substantielle des droits de douane américains sur Pékin, passant de 145 % à environ 80 %. Cette désescalade a dopé la confiance des investisseurs, propulsant les indices boursiers à des niveaux records.

Cependant, la volatilité reste élevée, avec un VIX moyen à 20,4. Les marchés européens, comme le CAC 40 (+2,08% en mai), adoptent une posture prudente face aux incertitudes persistantes sur les négociations commerciales, dont le luxe en souffre.
Actions US et Europe :
Le principal indice boursier américain a effacé ses pertes en 2 mois (avril + mai). Le S&P 500 a bondi de +6,15 % sur le mois,son meilleur score depuis novembre 2023 – faisant repasser sa performance depuis le 1ᵉʳ janvier à +0,5 %. Le marché est redevenu positif pour l’année dès la séance du 13 mai. Le Nasdaq Composite s’est envolé de +9,6 %, dopé par les valeurs technologiques.
Tarifs douaniers : L’accélération est venue avant tout de la détente commerciale : le 12 mai, Washington et Pékin ont conclu une trêve de 90 jours avec un abaissement immédiat des surtaxes (États-Unis : 145 % → 30 %; Chine : 125 % → 10 %). Les pourparlers ont repris à Londres les 9-10 juin, alimentant l’optimisme, tandis que le Royaume-Uni obtenait un sursis de cinq semaines sur les droits américains sur l’acier et l’aluminium.
Marché du travail : Les créations de postes n’ont atteint que +139 000 en mai, avec des révisions négatives sur mars-avril (-95 000). Le taux de chômage est resté stable à 4,2 % pour le troisième mois d’affilée, reflet d’une sortie de 625 000 personnes de la population active.
Résultats d’entreprises : La saison des résultats a conforté le rally : Apple a publié le 1ᵉʳ mai un bénéfice par action de 1,65 $ (consensus 1,62 $) et un chiffre d’affaires iPhone solide, tandis que Nvidia a, le 28 mai, dépassé les attentes malgré la baisse prévue de ses ventes en Chine, faisant bondir le secteur des semiconducteurs. Ces surprises positives ont largement porté le Nasdaq.
Mai 2025 marque un retournement net des actions américaines grâce à la trêve tarifaire et au soutien des méga-caps technologiques, malgré un marché du travail qui ralentit et une confiance des consommateurs fragile. En Europe, la désinflation alimente la progression des indices, même si la reprise productive reste timide.
FED Le FOMC s’est réuni les 6-7 mai 2025 et a maintenu le taux des Fed funds dans la fourchette 4,25 - 4,50 % pour le troisième rendez-vous consécutif. Le communiqué souligne « une incertitude accrue » sur la trajectoire de l’économie, avec des risques plus élevés à la fois pour l’inflation et pour l’emploi. Les minutes publiées le 28 mai montrent que plusieurs gouverneurs jugent l’inflation « plus persistante qu’escompté », en partie à cause des nouveaux tarifs douaniers qui renchérissent l’importation de biens intermédiaires, tandis que le staff voit la probabilité d’une récession « presque aussi élevée » que le scénario central de croissance molle. Le Comité a reconduit le rythme de réduction du bilan (-95 Mds $/mois, dont -60 Mds $ de Treasuries), signalant qu’un ralentissement n’est « pas à l’ordre du jour » tant que l’inflation cœur reste au-dessus de 2 %.
BCE Aucune réunion de politique monétaire du Conseil des gouverneurs n’a eu lieu en mai 2025 ; la prochaine est programmée pour le 5 juin. Les comptes rendus de la réunion des 16-17 avril, publiés le 22 mai, confirment que les membres ont coupé les taux de 25 pb (dépôt : 2,25 %, refi : 2,40 %) afin de contrer la désinflation accélérée et le choc négatif sur la demande lié à l’escalade tarifaire. Plusieurs gouverneurs auraient préféré - ou au moins envisagé - une réduction de 50 pb, soulignant la montée des risques baissiers sur la croissance et la transmission financière.
Obligations :
Les investisseurs sont revenus en force sur la dette de qualité : l’ option-adjusted spread sur l’indice Bloomberg US Corporate est passé de 1,06 % fin avril à 0,88% (-18 pb), son niveau le plus bas depuis février, tandis que le rendement moyen s’est stabilisé autour de 5,0% (BBB : 5,45 %). Tandis que le segment spéculatif a également profité du regain d’appétit pour le risque : l’indice Bloomberg US HY s’est resserré à 3,32 % au-dessus des Treasuries (-40 pb sur le mois) et son rendement effectif a reculé à 7,53%
Matières premières :
Pétrole : En mai 2025, le pétrole a essentiellement digéré le plongeon d’avril : il a évolué dans un couloir 59,7 – 64,2 $ (plus bas le 30 mai, plus haut le 21 mai) avant de clôturer le mois à 60,8 $. Le marché reste partagé : l’offre américaine record toujours soutenue par la stratégie « Drill Baby Drill » – et la relance graduelle des quotas OPEP+ maintiennent un excédent de barils, alors que la demande mondiale ne montre pas de reprise franche. Les achats tactiques autour de 60 $ traduisent toutefois la conviction que le seuil commence à rémunérer le risque géopolitique.
Or : Le métal jaune a consolidé ses sommets : ouvert à 3,239 le 1ᵉʳ mai, il a inscrit un nouveau record absolu à 3,431 le 6 mai dans la foulée d’une brusque montée des craintes tarifaires, avant de revenir tester 3,180/3,240 $ mi-mois sur un dollar plus ferme. Les flux acheteurs restent soutenus par les achats de banques centrales et les inquiétudes d’inflation importée ; les dégagements de la mi-mai montrent toutefois que les investisseurs restent prêts à prendre des bénéfices lorsque le risque macro s’apaise.
Conclusion et stratégie d'investissement :
Mai 2025 a confirmé le rebond entamé en avril : les actions ont poursuivi leur hausse sous l’effet de la trêve commerciale, les spreads de crédit se sont resserrés, tandis que les taux longs sont restés fermes. Le pétrole a stagné dans une fourchette étroite et l’or a conservé son attrait refuge. Les investisseurs restent désormais focalisés sur les prochaines annonces des banques centrales et sur l’évolution des négociations tarifaires. Bien que nous sommes dans une phase haussiere, nous recommandons une approche plus défensive, en privilégiant des valeurs refuges (Or, VIX, Berkshire Hathaway, etc.) ainsi que le secteur de la défense (Lockheed Martin, Northrop Grumman, Elbit Systems, Dassault, etc.). Cette stratégie vise à se prémunir contre d’éventuelles tensions géopolitiques, notamment les incertitudes liées au programme nucléaire iranien, qui pourraient déstabiliser la région et accentuer la volatilité sur les marchés.






Commentaires