Mensuel Fevrier 2021 - Analyse & stratégie d’investissement
- warren u
- 8 mars 2021
- 7 min de lecture
Malgré leur fort recul cette semaine, les trois indices US demeurent en territoire
positif sur l'ensemble du mois de février 2021, le Dow Jones enregistrant une hausse
de 3,15%, le S&P de 2,60% et le Nasdaq de 0,93%. Sur la semaine, le CAC a perdu 1,22%
et le Stoxx 600 2,4%, leurs plus fortes baisses hebdomadaires en un mois.

Si la perspective d'une reprise de l'économie a profité aux actions ces dernières
semaines, les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par le risque de voir une
accélération de la croissance et une hausse trop rapide de l'inflation ce qui se
manifeste par la hausse du rendement des emprunts d'Etat à dix ans américains ayant
atteint son plus haut niveau en un an à 1,58%.
Les interrogations suscitées par la remontée des taux d’intérêt ont freiné l’optimisme
affiché par les investisseurs en raison des résultats des entreprises meilleurs
qu’attendu, des campagnes de vaccination et de la poursuite du soutien budgétaire aux
Etats-Unis. Ces préoccupations poussent les investisseurs à se défaire d'actifs plus
risqués, tels que les valeurs technologiques, fortement valorisées.
L'indice des prix ''core PCE'' la mesure de l'inflation privilégiée par la Fed, a augmenté
de 1,5% sur un an, selon les données publiées vendredi qui ont fait ressortir la plus
forte hausse des dépenses des ménages américains en sept mois.
La remontée de l’inflation fait craindre à tort des changements de politique monétaire.
Mais les banques centrales rappellent qu’il n’y a aucun changement à prévoir
de leur part à court terme. Ce scénario favorise les secteurs cycliques et financiers qui performent mieux que le marché.
Les résultats trimestriels publiés par les entreprises sont meilleurs qu’attendu aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Aux Etats-Unis, 81% des entreprises du
S&P500 ayant publié ont battu les attentes. En Europe, c’est 95% des entreprises de
l’EuroStoxx50 qui font mieux que les attentes. Les banques surperforment en bourse
grâce aux résultats supérieurs aux attentes du consensus, à la reprise des versements
de dividendes et aux perspectives de légère remontée des taux avec la reprise
économique.
À court terme, le dollar pourrait bénéficier de la hausse des rendements.
Après avoir atteint un nouveau record à 58 354 $, le prix du bitcoin s’est replié
à 40,894 $. Les détenteurs font preuve de nervosité face à l’envolée des cours
dopée par l'engouement de certaines grandes entreprises comme Tesla,
Paypal, BlackRock, BNY Mellon en dépit des inquiétudes des régulateurs et des
critiques des banques centrales. Ce repli souligne la forte volatilité de la
principale cryptomonnaie. L’actualité économique
Zone EURO
Le climat des affaires en Allemagne s'est amélioré plus nettement qu'attendu en février, selon l'enquête mensuelle de l'institut d'études économiques Ifo.
Son indice du climat des affaires est remonté à 92,4 après 90,3 (révisé) en janvier alors que le consensus attendait en moyenne un chiffre de 90,5 après celui de 90,1 annoncé initialement pour le mois dernier.
« L'économie allemande semble sur la voie de la reprise », a commenté Klaus Wohlrabe, économiste de l'Ifo, en précisant que l'amélioration de la conjoncture était particulièrement marquée dans l'industrie mais concernait aussi la construction, la distribution et les services.
Dans le secteur manufacturier, l'indice s'établit à 57,7 contre 54,3 pour le consensus et 54,8 le mois précédent.
« Dans l'hypothèse où les campagnes de vaccination permettaient un regain d'activité dans les services et où la forte expansion de l'industrie manufacturière se maintenait, une solide reprise économique pourrait être envisagée pour le deuxième semestre »,
Inflation
Le taux d'inflation dans la zone euro est de retour en territoire positif en janvier à 0,9% sur un an, son plus haut niveau depuis six mois, ce qui confirme la première estimation donnée au début du mois.
En janvier, les plus fortes contributions à la hausse des prix en rythme annuel sont celles des services (+0,65 point de pourcentage), des biens industriels hors énergie (+0,37) et de l'ensemble alimentation-alcool-tabac (+0,3), alors que celle de l'énergie continue de peser sur le taux global, à hauteur de 0,41 point de pourcentage.
Etats-Unis
La confiance du consommateur aux Etats-Unis s'est améliorée plus fortement que prévu au mois de février. L'indice de confiance calculé par le Conference Board s'est établi à 91,3 ce mois-ci contre 88,9 en janvier (89,3 en première estimation) et un consensus le donnant à 91.
Les ventes au détail aux Etats-Unis ont rebondi de 5,3% en janvier contre -1% en décembre et +1,1% pour le consensus, ce qui laisse présager une reprise de l'activité économique.
La production industrielle a progressé de 0,9% en janvier contre +1,3% en décembre et +0,5% pour le consensus.
Le taux d'utilisation des capacités de production a progressé de 74,9% en décembre à 75,6% en janvier contre un consensus à 74,8%.
Inflation
Les prix à la production ont augmenté de 1,7% en données brutes en janvier sur un an et de 2% hors alimentation et énergie.
Le président de la Fed de Boston, Eric Rosengren, a estimé qu'il était peu probable que l'inflation atteigne l'objectif moyen de 2% de la Réserve fédérale avant au moins la fin de 2022, il confirme la volonté de la Fed de maintenir des conditions financières accommodantes jusqu'à ce que le marché de l'emploi américain s'améliore et que l'inflation annuelle atteigne l'objectif visé. STRATEGIE D’INVESTISSEMENTS
L’année 2020 aura été une année très compliquée, à cause d’une pandémie surprise, pour laquelle les politiciens et les professionnelles de la santé n’étaient pas du tout préparés. En réponse au risque de contamination au coronavirus, la moitié de la population mondiale a été confinée, plus de la moitié de l’économie mondiale s’est arrêtée en totale synchronisation : ceci est un fait sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
L’impact a été violent sur le plan économique et financier, mais une fois de plus, les banques centrales sont intervenues rapidement pour éviter un choc majeur et irréversible sur les marchés financiers. La décision de baisser les taux proches de 0 et d’injecter massivement des liquidités devrait permettre à moyen/ long Terme de redonner du pouvoir d’achat aux ménages et rengorger les trésoreries des entreprises.
Dans ce contexte, la Covid 19 a accéléré la mutation de l’économie, avec des avancées technologiques majeures dans des secteurs tels que la biotechnologie et les énergies renouvelables.
A la fin des années 90, nous étions rentrés dans une nouvelle ère, avec l’internet qui avait révolutionnée les technologies de l’information et de la communication, entrainant un grand nombre de secteurs, comme la santé, qui est entré en 2020, dans une phase de forte accélération, qui va profiter surtout aux nouvelles technologies de la santé, comme l’immunothérapie c’est-à-dire que les chercheurs vont aider l’homme à se soigner par ses propres anticorps. Afin de détruire toutes les formes de cellules cancéreuses et les agents infectieux.
Toutes ces nouvelles technologies comme ARN Messenger, la thérapie génique, le CAR T Cell et les vaccins recourant à des vecteurs lentiviraux par le virus du HIV (THERAVECTYS) sont en pleines développements ; la COVID 19 a fait prendre conscience que l’avenir du monde pouvait vite basculer vers un cauchemar incontrôlable et les dirigeants du monde ont agi énergiquement ; ils ont compris qu’il fallait investir massivement dans la santé pour nous sortir de cette impasse.
Tous ces investissements vont perdurer dans les prochaines décennies et je pense que l’immunothérapie devrait permettre à moyen/long terme de soigner toutes les formes de cancer, de maladies infectieuses et de maladies cardio-vasculaires.
On peut espérer que les êtres humains pourront atteindre la barre fatidique des 120 ans.
En conséquence, tous ces paramètres économiques, financiers, politiques, vieillissement de la population seront favorables aux marchés actions et obligataires, mais il va falloir être sélectif dans le choix des secteurs du fait d’une nette accélération du monde vers la nouvelle économie au détriment de l’ancienne économie. De plus en plus, de particuliers investissent en bourse ce qui va continuer à créer de la volatilité, il va falloir rester très vigilant.
Le S&P 500 pourrait grimper jusqu'à 10%, à 4000/4200 points, en 2021, alors que les perspectives pour les actions s'éclaircissent après une période prolongée de risques élevés. La reprise économique américaine après la pandémie sera "beaucoup plus rapide et pourra se poursuivre beaucoup plus longtemps.
Nous sommes dans la phase d’une vaccination de masse, une demande refoulée, une plus grande épargne des ménages, le progrès technologique et le soutien de l'administration Biden pour alimenter un boom de l'emploi.
Les Américains ont augmenté leurs économies personnelles de 173% d'une année sur l'autre entre mars et novembre de l'année dernière, alors que les revenus disponibles ont explosé de 1 billion de dollars et que les dépenses des ménages ont chuté de 535 milliards de dollars, selon une analyse du New York Times. Alors que la pandémie a dévasté les moyens de subsistance de millions de personnes, l'Américain moyen a épargné comme un fou.
Nous privilégions la diversification géographique et sectorielle pour profiter du rebond des secteurs cycliques et financiers dans le contexte de reprise de l’activité au côté des secteurs de croissance. Parmi ceux-ci, la technologie, l’industrie et la santé bénéficient des tendances structurelles liées à la digitalisation de l’économie, à l’urbanisation, au vieillissement de la population et à la transition énergétique. Recommandations
À court/moyen terme, nous conservons une recommandation POSITIVE sur les valeurs technologiques avec une sélection rigoureuse, selon des secteurs bien définis et selon notre modèle d’investissements sectoriels, dans notre stratégie d’investissements de Janvier 2021.
À long terme, nous restons POSITIFS sur les grands indices actions US, les actions israéliennes, les petites et moyennes capitalisations françaises dans les nouvelles technologies (à travers notre partenaire AURORE fund invest), les obligations perpétuelles qui offrent des rendements solides et les obligations à taux variables des banques et assureurs de la zone Euro et US, nous privilégions la qualité au travers d’obligations diversifiées, sur un grand nombre d’émetteurs pour gérer au mieux les risques de défaut liés à la crise sanitaire et économique.
Les taux directeurs sont maintenus à des niveaux proches de zéro.
Les spreads de crédit demeurent resserrés dans l’ensemble. Il faut privilégier la qualité au travers d’OPC obligataires diversifiés sur un grand nombre d’émetteurs pour gérer au mieux les risques de défaut liés à la crise sanitaire et économique.
Nous nous sommes renforcés sur les points morts d’inflation (US breakevens) et conservons une vue positive sur les taux réels américain à long terme. Selon le consensus, les prévisions d’inflation sur les dix prochaines années sont plus élevées qu’il y a un an, malgré les multiples défis qui ont bousculé l’économie mondiale en 2020.
Pour les 2 prochaines années, notre scénario central, est une remontée de l’inflation et des taux longs, conjuguée avec une relocalisation des industries occidentales, afin de recréer des emplois, des richesses et une reprise solide de la croissance économique mondiale.
Par contre, nous conservons une recommandation NEUTRE à court et long terme, sur les indices actions européens et les obligations à hauts rendements, même si les perspectives d'évolution des bénéfices des entreprises européennes ont cessé de se dégrader après plusieurs mois de révision à la baisse, et que l’abondance de liquidités joue un rôle de stabilisation, mais le sentiment des investisseurs est encore loin de l’euphorie et oscille entre pessimisme et scepticisme au sujet de l’évolution de la crise sanitaire et de la reprise économique qui sera plus lente. La diversification est le meilleur moyen de réduire cette volatilité car même si les marchés financiers peuvent être corrélés, ils n’évoluent pas tous avec la même ampleur. La diversification passe par la constitution d’un portefeuille diversifié sur l’ensemble des classes d’actifs (actions, obligations, alternatifs), des régions et des secteurs d'activité dans le cadre d’un patrimoine diversifié entre les valeurs mobilières, l’immobilier, l’activité professionnelle et les liquidités.
Au total, il est primordial que les investisseurs doivent prendre en compte dans leurs décisions d’investissement ce nouveau contexte de volatilité plus forte qu’avant la crise. La volatilité peut être source d’opportunités avec de nouvelles idées d’investissement et des points d’entrée plus attractifs.






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