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Mensuel Mai-20 - Analyse & stratégie d’investissement

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    warren u
  • 8 juin 2020
  • 14 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 juin 2020

Les actions ont globalement enregistré un parcours haussier de près de 5% en moyenne en mai, Wall Street et Europe confondus. Les investisseurs continuent à se raccrocher aux données positives dans une actualité un peu moins pesante.

Alors que l’on commence à peine à mesurer les effets de la pandémie de Covid-19 sur l’économie mondiale, les bourses l’ont digéré à une vitesse hors du commun.

Vu des marchés la crise semble déjà finie. Ce rebond a été initié par les Banques centrales. En deux mois elles ont mis dans l’économie ce qu’elles avaient injecté en 10 ans. Il est logique qu’un tel flux de liquidités ait permis d’effacer le pessimisme ambiant. Ce soutien massif des institutions a sans doute permis d'éviter le pire.

Le ciel se dégage du côté de la crise sanitaire. Le regain d’optimisme des investisseurs s’explique aussi par l’évolution favorable des courbes épidémiologiques qui a permis la levée des mesures de confinement dans plusieurs pays. Atteints plus tardivement par la pandémie, les États-Unis et le Royaume-Uni semblent néanmoins aller dans la bonne direction.

Aux États-Unis le scénario est moins catastrophique que ce qui avait été anticipé. Le bilan sanitaire du Covid-19 est certes lourd, avec plus de 100.000 décès, mais le rythme de la pandémie s'est ralenti et les États américains poursuivent leur déconfinement progressif.

La réouverture des économies les plus touchées par la pandémie de Covid-19 a permis aux places financières de reprendre leur progression. La confiance revient. Le marché regarde très peu la macro et se penche sur le court terme et les plans de déconfinement qui se poursuivent. Les chiffres sur les nouveaux cas de Covid-19 sont rassurants.

Le risque de « reconfinement » qui était pourtant déjà intégré par les marchés est en train de s’estomper progressivement. Ce qui donne des perspectives sur l’avenir, meilleures qu’anticipé.

Certes les flux de nouvelles positives ne peuvent pas éclipser la réalité économique. Mais le marché se concentre sur les évolutions sanitaires. Il a admis que la « recovery » économique serait progressive.

Les places financières sont prises entre deux forces antagonistes. D’un côté, l’écroulement de la croissance. De l’autre, l’action sans précédent des Banques centrales qui ont donné la garantie qu’elles seraient là quoi qu’il arrive. Le fameux «Whatever It Takes » de Mario Draghi n’a pas été renié par la BCE. Du côté des États-Unis, la Fed est rentrée dans une approche pratiquement sans limite dans l’expansion de son bilan. Powell, son président, l’a répété : « Cette crise sanitaire est une urgence d'une nature que nous n'avions jamais observée auparavant… Peu importe le bilan de la dette de la Fed, ce qui importe c’est de sauver l’économie américaine ». Le ton est donné. En conséquence, la volatilité a reflué grâce au « mur de liquidités » assuré par les Banques centrales.

Le marché commence à se projeter dans les prochains trimestres qui seront en forme de reprise. Ce sentiment est porteur pour les actifs. D’autant qu’il y a tout ce stimulus qui va soutenir l’économie encore longtemps. Les investisseurs voient le verre à moitié plein.

MACRO-ÉCONOMIE

Sur le plan macroéconomique, les nouvelles sont mauvaises, ce qui n’est pas une surprise. Le monde a vécu des bouleversements sans précédent ces trois derniers mois : fermetures des frontières, des vols, confinement de la population, arrêt des activités économiques… De nombreux secteurs sont sinistrés : l’aéronautique, le transport aérien, le tourisme, l’hôtellerie, les restaurants, les théâtres, les cinémas, musées… Les dégâts économiques seront terribles sur certains secteurs. Mais une forme de retour à la normale contribue à écarter les scénarios négatifs les plus extrêmes.

Cette pandémie a fait voler en éclat de nombreux tabous. Les États, qu’on imaginait coincés financièrement, ont « dégainé » des plans de relance sans précédent afin de limiter les dégâts économiques provoqués par la crise sanitaire. La Réserve fédérale américaine et la BCE ont fait taire par des annonces spectaculaires ceux qui estimaient qu’elles étaient à court de munitions.

Pas de surprise du côté des statistiques. Les enquêtes conduites auprès des entreprises montrent que l’activité est restée déprimée en mai, cependant les perspectives elles commencent à s’améliorer. Pour preuve l’indice IFO du climat des affaires en Allemagne qui traduit un sentiment européen de reprise. L’indice IFO est calculé sur la base d’une enquête réalisée auprès de 9.000 entreprises allemandes, a progressé à 79,5 en mai (contre 78,9 anticipés). Si l’humeur de fond est pessimiste, la levée graduelle des mesures de confinement offre une lueur d’espoir.

Sans surprise, les indicateurs conjoncturels mettent en lumière une contraction sévère de l’activité, principalement aux USA. La vitesse de la reprise dépendra du niveau de confiance des consommateurs. Les marchés financiers, notamment aux États-Unis, sont insensibles aux chiffres macroéconomiques car ce sont des chiffres « post-accident ». L’économie mondiale est victime d’un choc exogène exceptionnel et de sa "mise sous cloche" pour des raisons sanitaires. Le confinement a forcé de nombreuses entreprises à ralentir voire stopper leur activité. Ce qui a provoqué un effondrement de la consommation de la population.

Le président de la Fed de Saint-Louis, le très respecté James Bullard a lui-même dit : « que les statistiques vont être tellement mauvaises et inédites qu’il vaut mieux les ignorer. »

L'activité reprend petit à petit. Les déconfinements ne produisent pas, à ce stade, de signaux inquiétants. Les secteurs laminés (aérien, tourisme ou loisirs) vont reprendre progressivement. Certains indicateurs macroéconomiques avancés vont mécaniquement s'améliorer. La consommation va cependant être scrutée de près. Les opérateurs misant pour l’instant sur une reprise progressive de la demande.

Le scénario économique du pire avec une pandémie durable et des secondes vagues de contamination semble écarté. Même en Chine, l’inquiétude d’une seconde vague ne s’est pas confirmée et les indicateurs repartent. La production industrielle, en avril, est supérieure à celle enregistrée l’an dernier à la même période. La Chine trace la voie pour les économies en train de déconfiner leurs populations.

L’économie mondiale a été suspendue pendant deux mois mais semble rester forte de manière sous-jacente. Le président de la Fed prévient néanmoins que la reprise sera assez lente et que, pour la soutenir, l’État doit continuer ses aides financières. En attendant, les milliards de fonds publics continuent à pleuvoir.

EUROPE

Les marchés attendaient un geste fort de l’Europe, ils ont enfin eu quelque chose de concret et de solide. La Commission européenne a proposé un plan de relance exceptionnel de 750 milliards€, qui viendra s’ajouter aux mesures d’urgence de 540 milliards déjà décidées sous forme de prêts. Ce fonds doit permettre à l’économie européenne de se remettre sur les rails en aidant les plus touchés, l’Italie et l’Espagne mais aussi la France.

À chaque crise, l’unité de l’Union Européenne est mise à rude épreuve, avec en toile de fonds l’opposition Nord / Sud où les partisans d’une « orthodoxie » budgétaire rechignent à renflouer les États jugés les plus laxistes. La « cigale et la fourmi » version européenne.

C’était un test important pour l’Europe. Soit les Européens sont capables de vivre à vingt-sept avec leurs différences et leurs fractures, soit cette fois c’est l’Europe qui pourrait être menacée dans son existence même, mettant de l’eau au moulin des populistes.

Les pays de l’Union européenne paient le plus lourd tribut au covid-19 avec déjà près de 150 000 décès. L’effondrement économique et social guette l’Europe.

Pour éviter le scénario du pire, les pays européens ont donc démultiplié les initiatives en mai sur le double front sanitaire et économique. Ils ont dépassé leurs divisions et agi dans l’urgence pour éteindre l’incendie qui menace d’embraser tout le continent.

C’est un plan très ambitieux : 750 milliards dont 500 de subventions, c’est-à-dire des aides directes non remboursables. Des mesures qui vont s’additionner aux aides financières colossales de la Banque Centrale Européenne.

Cette crise est un catalyseur des divergences macro-économiques des différents pays qui constituent la zone euro. Les pays qui sont les plus forts économiquement vont bien s’en sortir parce qu’ils ont les marges de manœuvre pour l’assumer (au premier rang duquel on retrouve l’Allemagne). Par contre les pays aux finances publiques les plus faibles, les plus endettés, Italie, Espagne, un peu la France également vont souffrir plus. Donc le fonds va combler ce déséquilibre macro-économique qui pèse sur la crédibilité de l’Union monétaire.

Les Banques centrales ne peuvent pas tout. Elles peuvent régler les problèmes de liquidités, de marchés mais elles n’aident pas les agents économiques. Il faut donc deux approches qui se cumulent, financière et budgétaire. Ces deux piliers sont nécessaires.

Face à une crise majeure l’Europe est en train de franchir une étape importante. C’est un des facteurs qui explique le retour de la confiance dans les marchés. Cette initiative franco-allemande de fond d’urgence commun modifie la perception du risque sur l’Europe. Le risque de défaut de crédit est clairement levé.

Pour le marché c’est un cadre qui donne une impulsion forte. La zone Euro avait la protection de la BCE avec le « Whatever It Takes » si cher à Draghi. Elle a désormais la protection budgétaire de la commission européenne.

TRUMP/CHINE

On pensait le dossier refermé, mais alors que l'économie commence à repartir Donald Trump tente de reprendre la main sur l'élection présidentielle du mois de novembre, avec un angle d’attaque qu’il maitrise bien : la Chine.

Le président américain met à nouveau la Chine au banc des accusés. Il est repassé à l'offensive, après sa gestion critiquée de la crise sanitaire qui pourrait lui coûter sa réélection.

Il faut dire que la Chine a tendu le bâton pour se faire battre. Les infectiologues chinois ont sous-estimé le danger du virus, affirmant que le risque de transmission hors de Chine était faible. Mettre la Chine devant ses responsabilités n'est pas une mauvaise chose. Le gouvernement chinois a tardivement communiqué et minimisé le nombre de victimes.

Pour le gouvernement américain, la Chine a la grande responsabilité d’avoir laissé partir ce virus qui a contaminé le monde entier. Le pays est coupable de ne pas l’avoir arrêté à temps. L’administration américaine réclame d’ailleurs l’ouverture d’une enquête internationale, afin de déterminer la réelle origine de l’épidémie de coronavirus.

Trump ne décolère donc pas sur ce qu’il nomme la « peste chinoise », qui a plongé les États-Unis en pleine croissance et plein emploi, dans un marasme économique, avec un chômage touchant près d’un Américain actif sur 4. Une situation économique qui pourrait menacer sérieusement son ambition de réélection, qui était un scénario plus que probable avant cette crise. Trump a fait son choix. Il faudra que la Chine paie les dégâts d’une façon ou d’une autre.

La reprise des tensions à Hong-Kong offre un catalyseur de plus. La région ne peut plus prétendre à un statut commercial préférentiel du fait de sa perte d'autonomie vis-à-vis de la Chine. La relation privilégiée entre les Etats-Unis et Hong Kong a notamment permis à l'ancienne colonie britannique de devenir la plaque tournante de la finance en Asie. Mais pour Trump si Hong Kong devient une région chinoise comme les autres, soumise à la tutelle de Pékin, elle sera donc traitée comme telle.

La confrontation va donc reprendre de plus belle. Les terrains d’opposition ne manquent pas entre les deux pays.

Alors que des noms comme Alibaba ou Baidu viennent chercher des dizaines de milliards de dollars sur les marchés américains pour se développer, Trump voudrait désormais restreindre leur cotation à Wall Street. Il va astreindre ces sociétés à un audit renforcé, ce qui a de quoi les dissuader. Baidu, le moteur de recherche chinois, et Alibaba, l’équivalent d’Amazon en Chine, réfléchiraient tous deux à quitter New York.

Au cœur du conflit également, il y a toujours le constructeur de téléphone Huawei avec sa 5G. Pour Trump Huawei représente une menace sur la sécurité nationale. Les États-Unis viennent de prolonger d’un an les restrictions vis-à-vis de la compagnie chinoise. La Chine a aussi de quoi riposter avec sa propre liste noire, sur laquelle pourrait figurer des noms comme Apple, Cisco ou même Boeing. Les deux camps auraient énormément à perdre évidemment dans cette bataille sans fin. Pour les États-Unis, cela poserait la question de la relocalisation de sa production et de l’accès aux terres rares, pour la Chine un marché et des technologies dont elle pourrait difficilement se passer.

Cette bataille de mots n’a pour l’heure que peu d’influence sur le moral des investisseurs. Concrètement, Trump n'a pas remis en cause l'application des accords de 'phase 1' durement conclus avec Pékin l'an dernier, ni la réduction des tarifs douaniers qui avaient été négociés. C’est tout ce que le marché constate.

EUR/USD

Retournement haussier de l’Euro face au Dollar qui gagne un peu plus de 2% en mai et revient sur la zone des 1,11$. Le Dollar recule face à la montée de l'optimisme économique, la réouverture des économies ayant ralenti l’attrait de la devise américaine en tant que valeur refuge. Suite à une baisse des taux d'infection par le Covid-19, il y a mécaniquement moins d'investisseurs qui se tournent vers le Dollar dans un contexte un peu plus rassurant. Les investisseurs estiment que le pire de la crise sanitaire, financière et économique est maintenant derrière nous.

Les espoirs de reprise économique aux États-Unis ont été néanmoins refroidis par la détérioration des relations entre les États-Unis et la Chine. Ce qui risque de peser un peu plus sur l’économie américaine et qui affecte le Dollar.

A contrario, les actions politiques encourageantes de la zone Euro ont stimulé la monnaie européenne. L'Europe ressort de cette crise plus crédible (pour une fois), avec une bonne maîtrise de l'épidémie et une réponse de politique économique commune très ambitieuse. L'Euro continue à surfer sur l'effet d'annonce de ce futur plan de soutien de 750Mds€.

Cette alliance politique est un véritable « driver » pour la devise européenne. Du côté des investisseurs cette alliance marque un Euro plus fort, des anticipations de plus de flux financiers vers l’Europe et surtout le risque de déficit souverain qui s’éloigne. Autant de facteurs qui expliquent le regain que connait l’Euro actuellement.

PÉTROLE

La pandémie de Covid-19 a porté un coup d’arrêt brutal à la consommation mondiale d’énergie. L'effondrement de la demande a été l'une des conséquences directes des mesures de confinement imposées partout dans le monde pour lutter contre le coronavirus : des usines à l’arrêt, des avions cloués au sol et des voitures qui ne roulent plus. Autant de facteurs qui ont fait chuter la consommation de pétrole.

Mais après un "mois d'avril noir" pour le baril, les prix du pétrole reprennent des couleurs en mai. Grâce à la réouverture des économies et la levée progressive des mesures de confinement, la demande a commencé à se redresser et les stocks se désengorgent. Résultat : les cours ont fortement progressé comme nous l’avions prédit.

Le baril de pétrole WTI (brut léger américain) qui cote désormais 34 USD a connu en mai le plus fort rebond de son histoire : +88% après le plongeon d'avril en terrain négatif. Le brent quant à lui se traite à 35 USD le baril.

Les cours ont également profité de l’entrée en vigueur en mai des coupes de production de ceux qu’on appelle désormais " l'OPEP + ", c’est-à-dire les poids lourds de l'OPEP + leurs grands alliés producteurs (en tête de file la Russie), qui avaient décidé en avril de réduire leur offre de pétrole d’environ 10% de la production, afin de tenter d'enrayer la chute des prix liée à cette crise sanitaire planétaire.

Bien que le baril soit remonté au-dessus de la barre des 30 dollars, un vent d’inquiétude continue de souffler sur certains pays producteurs. Les pays émergents, dont les budgets dépendent majoritairement des recettes pétrolières (l'Algérie, le Nigéria, l'Angola ou encore le Venezuela) devront prendre des mesures d'austérité qui pourraient accentuer les crises sociales et Politiques, déjà latentes dans ces pays.

La chute violente des cours du brut américain le mois dernier a également un impact sur les entreprises pétrolières américaines. L’arrêt de la consommation a profondément affaibli les acteurs de ce secteur. Le pétrole de schiste, dont les coût de production sont supérieurs au niveau actuel des cours, devrait être lourdement impacté. Pour beaucoup de producteurs indépendants américains, les prix du baril sont insoutenables à ces niveaux. Ils voient d’ores et déjà leurs puits de pétrole fermer un à un. Le nombre de forages en activité aux États-Unis a ainsi baissé depuis le début de la crise (environ trois mois) à 222 contre 677 fin décembre 2019 pour comparaison.

Avec un prix du WTI qui resterait autour de 30 USD c’est plus de 40% des entreprises pétrolières US qui seraient insolvables à horizon 1 an. L’industrie du schiste est très spécifique et suppose des investissements constants. Le taux de déplétion du pétrole de schiste (c’est-à-dire la perte de production) est de 70 % au bout de 18 mois pour un puit. Par conséquent si ces entreprises arrêtent de de forer faute de moyens financiers, la production risque de s’écrouler rapidement.

Un scénario redouté par les autorités américaines, mais applaudi par Moscou et Ryad. La guerre des prix ayant pour but d’éliminer du marché les compagnies américaines spécialisées dans le pétrole de schiste. En éliminant leur premier concurrent, le prix augmenterait au-delà de 50 ou 60 dollars voir 100 dollars tout est possible. Mais la partie n’est pas finie, Trump a promis qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour aider ce secteur gros pourvoyeur d’emplois. 240.000 emplois seraient menacés aux États-Unis, soit un tiers des effectifs du secteur. Un enjeu économique et politique monumental pour le Président américain, à quelques mois des élections.

GOLD

L'Or est toujours en tendance haussière et clôture le mois à 1757$ l’once, atteignant un niveau inédit depuis 8 ans. Bien que les marchés aient repris le chemin de la hausse, l’attrait pour l’Or ne s’est pas démenti. Les investisseurs jouent la sécurité. Après avoir déjà progressé de +13% depuis le 1er janvier le métal fin continue à jouir de son aura de « protection » dans ce contexte d’économie mondiale troublée.

Cette hausse s'explique par la prudence de fond qui résiste malgré la hausse des actions et des doutes sur la durée que pourrait avoir cette crise. Jerome Powell, estime que le rétablissement de l'économie pourrait s'étendre jusqu'à fin 2021 et que tout dépendra de la découverte ou non d'un vaccin contre le covid-19. Un manque de visibilité qui vient en soutien au métal jaune.

Face au séisme économique causé par cette pandémie et les mesures de confinement, les facteurs de hausse n’ont pas manqué pour le métal jaune. Le regain de tensions entre la Chine et les États-Unis pourrait alimenter d’un cran ce rallye.

Le métal précieux a en outre profité des mesures inédites et ultra-accommodantes des Banques centrales. L'écrasement des taux d'intérêts pousse les investisseurs vers l'or (qui évolue traditionnellement à l’inverse des taux d’intérêt). L’or ne générant pas de revenu, il profite d’arbitrages favorables quand les taux sont bas.

Sur le plan physique un élément important est à surveiller : l’Or devrait connaître dans les années à venir une baisse de sa production qui pourrait bien tirer les prix vers le haut. Peu de nouveaux gisements sont découverts et les gisements d’Or actuels sont en train de s’épuiser. Résultat : l’offre devient rare alors que la demande s’intensifie. Une configuration qui continue à soutenir les prix du métal jaune. Une tendance à long terme positive donc.

CONCLUSION

La réouverture de l’économie un peu partout dans le monde a boosté les indices boursiers en mai. Les marchés sont désormais tournés vers l'avenir et gardent un cap haussier.

Cet entrain est surtout imputable à la posture archi-bienveillante de la Fed et de la BCE qui ont permis d'éviter que cette crise sanitaire ne se transforme en crise financière.

L’afflux de liquidités permet aux marchés financiers de bien se maintenir. Les investisseurs ont accumulé beaucoup de cash et ne peuvent pas se permettre d’être sous-investis dans ces marchés. De plus en plus de signaux sont au vert : le pétrole qui remonte, le crédit quasi-gratuit, sans parler des aides monumentales des gouvernements qui se profilent… La porte est ouverte à de bonnes surprises.

Avec le recul il y a peut-être eu un excès d’aversion au risque, l’économie tient mieux que le consensus ne l’a anticipé. Il est évident que les risques économiques sont nombreux mais tant que les Banques centrales confirmeront qu'elles sont prêtes à tout faire pour éviter que l'économie ne déraille, il est vraisemblable que la hausse des indices perdurera.

Les marchés intègrent en outre la probabilité d'un traitement ou d'un vaccin qui stopperaient l'épidémie, avec un flux de nouvelles positives en ce sens même si les résultats ne sont qu’embryonnaires. Mais la mobilisation mondiale des acteurs de la santé et de la recherche dans la lutte contre le covid-19 rend l’espoir plausible.

Évidemment l’exercice de déconfinement s’avère des plus délicat. Les pays doivent remettre tout en route dans des conditions sanitaires très strictes, puisqu’il s’agit de faire repartir l’économie sans provoquer une reprise de l’épidémie.

Le prix économique du Covid-19 reste encore flou et les conséquences de la crise risquent de s’étaler sur le long terme, mais c’est un scénario intégré par le marché. Dans ce contexte, si les marchés semblent animés par un optimisme à toute épreuve, c’est encore une fois grâce à tout ce cash mis en circulation. Les banques ne manquent pas d’argent pour accorder des crédits. D’autant plus que l’épargne des ménages est montée en flèche : des centaines de milliards d’euros qui n’ont pas été dépensés pendant les 2 mois de confinement. Il faudra bien qu’une partie soit consommée. Les facteurs de croissance et de rebond sont là.

Parallèlement, cette crise a permis de révéler l’importance du secteur Technologique qui a traversé cette épreuve de manière brillante et a su déceler les signes pour adapter les solutions aux besoins du moment. Cette crise sanitaire a montré que les populations et les entreprises avaient encore plus besoin de technologie dans les moments difficiles. C’est un secteur qui a prouvé sa résilience. La « Tech » est, si certains en doutaient encore, partie prenante de nos modes de vie. Les entreprises, peu importe leur taille, qui ne sont pas encore rentrées dans l’ère du numérique sont vouées à disparaître.

Si globalement la prudence reste de mise sur les effets de la crise sanitaire sur l’économie, dont on ne mesure pas encore la magnitude, les marchés estiment que l’économie a été arrêtée volontairement, ce qui au fond rend les choses moins graves. L’incertitude est dans la vitesse dont les entreprises, l’économie vont récupérer de ce choc.

En toile de fond les querelles commerciales et l’enjeu de l’hégémonie technologique entre les États-Unis et la Chine n’ont pas fini, dans les prochains mois, d’empoisonner les relations avec un Donald Trump en quête de réélection. Une réélection compromise par le Covid-19. À cinq mois des présidentielles, Donald Trump sait que le contexte ne joue pas en sa faveur. Il fera tout pour inverser la tendance.


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